Je vais éditer un de mes textes, un roman qui se passe en Haïti (mais pas autobiographique hein). Je vous explique.
J’ai tenté de montrer un pays authentique et nuancé, sans galettes de boue et autres clichés médiatiques. À travers les yeux d’Alexandrine, mon personnage principal, j’ai voulu dépeindre une Haïti complexe, profondément humaine. Loin des images réductrices de pauvreté et de violence, un lieu où les structures étatiques sont limitées, mais où les défis quotidiens coexistent avec la richesse culturelle et la résilience, un contexte haïtien réaliste, bien qu’un peu dystopique, étant donné la situation politique actuelle.
J’ai essayé de montrer cette complexité à l’aide de mes personnages secondaires : par exemple, Rosemène qui incarne la force des femmes haïtiennes, ou Dathis, jeune agronome confronté à l’homophobie de son environnement. Leurs trajectoires et leurs interactions dessinent, je l’espère, un tableau vivant et diversifié d’une certaine société haïtienne.
J’ai choisi un personnage principal féminin dans le cadre d’une profession essentiellement masculine, elle ne bosse ni dans la mode ni dans un salon de thé (promis y a zéro cupcakes), et son métier occupe une part importante de l’intrigue (pas juste le prétexte pour flirter avec son patron). Elle est agronome (mais ce n’est toujours pas autobiographique).
Alexandrine est une femme déterminée, passionnée au point de devenir workaholique : travail compulsif, obsession de la perfection, horaires à rallonge, incapacité à déléguer (beaucoup se reconnaîtront). Son refus de rentrer en France malgré les difficultés souligne son désir de contrôle, son combat contre les attentes sociétales.
Enfin, j’ai voulu évoquer le poids des non-dits en santé mentale à travers des personnages qui, chacun à leur manière, sont affectés par le silence et la stigmatisation à propos du handicap, des addictions ou de l’homophobie.
Décrit comme ça, ça a l’air chiant, mais c’est un roman où il y a aussi des personnages sulfureux et d’autres qui font des blagues.